Exercer à domicile, en entreprise, en cabinet … comment choisir lorsqu’on lance son activité ?

Sophrologues, naturopathes, masseurs, kinésiologues, magnétiseurs… Votre formation est bientôt terminée, vous avez au fil des mois acquis de nouvelles compétences qui vous passionnent. Désormais, vous songez à votre installation prochaine ?

De multiples questions vous traversent l’esprit, dont certaines autour de votre mode d’exercice. S’installer dans un cabinet ? Aller au domicile de vos clients/patients ? Créer un espace dédié chez vous pour mener vos séances, ou faire du visio ? Mais quelle est la meilleure solution quand on lance son activité ?

ATTENTION, pour ne pas que cet article soit trop indigeste, nous reviendrons prochainement dans un nouvel article de blog sur les obligations légales à respecter selon les modes d’exercices que vous déciderez de mettre en place dans votre pratique ! 

Lancer son activité : travailler de chez soi

Travailler de chez soi, cela peut-être une solution très avantageuse pour les professionnels du bien-être lorsqu’on lance son activité, dans la mesure où l’on a pas à investir dans un loyer ! Vous pouvez aussi bien vous orienter vers l’aménagement d’un espace dédié à votre domicile pour recevoir vos clients chez vous, ou également vous tourner vers un mode d’exercice en plein essor depuis la pandémie du covid … le visio !

Recevoir ses clients chez soi

Organiser ses rendez-vous chez soi, c’est un gain de temps et de ressources non négligeable lorsqu’on lance son activité. Surtout lorsque l’on a pas encore forcément de quoi investir dans la location d’un cabinet. Imaginez : vous pouvez caler vos rendez-vous tout au long de vos journées selon vos propres contraintes, sans dépendre de la disponibilité d’un local, vous économisez probablement des centaines d’euros par mois en loyer, …

Cela dépend bien entendu de votre activité, mais ce mode d’exercice nécessite néanmoins de respecter certaines conditions pour offrir à vos clients un espace privé qui garantira l’intimité et la confidentialité de vos échanges. Il faudra peut-être songer à une entrée différente de votre entrée personnelle pour vos clients par exemple, ou encore insonoriser une pièce, s’assurer que vos enfants ne rentrent pas plus tôt de l’école, …

Les + : économie d’un loyer; aménagement de son emploi du temps selon ses propres contraintes; décoration personnelle de sa pièce, ...

Les - : Avoir une pièce chez soi dédiée; demander l’autorisation à son bailleur et au syndicat de son immeuble si on est en location; dissociation parfois difficile avec la vie privée; certains clients ne veulent pas se rendre au domicile de leur thérapeute; insécurité possible …

Le must du must pour accueillir ses clients chez soi : être en maison avec une pièce dédiée dans sa véranda ou son jardin par exemple ! Un petit cabanon avec une entrée indépendante, sans les bruits de la maison, est idéal.

Ou travailler de chez soi, mais en visio !

Autre possibilité lorsqu’on veut travailler chez soi, mettre en place des accompagnements en visio ! Alors bien entendu, cela n’est possible que pour des activités qui ne nécessitent pas d’être en contact physique avec son client. Sophrologues, naturopathes, diététiciens, hypnothérapeutes, psychologues… c’est un format qui peut tout particulièrement être adapté à vos disciplines, dans la mesure où vous vous servez essentiellement de votre voix en séance 🙂

Le visio, c’est idéal lorsque son patient ou vous ne pouvez pas vous déplacer pour une raison ou une autre : vacances, déplacement, maladie, … les raisons sont multiples ! 

La plupart du temps, une séance en visio se déroulera de la même manière qu’en présentiel pour le client, mais il y a quand même des contraintes à respecter pour garantir la meilleure expérience possible de consultation. Pensez à avoir une bonne connexion internet, un système informatique de qualité (ordinateur, son, micro, …), certains logiciels de téléconsultation peuvent d’ailleurs être payants, même s’ils demeurent généralement moins coûteux que la location d’un local.

Les + : possibilité de travailler de n’importe où; bon format si le client ne peut se déplacer; idéal en cas de maladie par exemple (enfin si le client ou le thérapeute n’est pas trop malade :D); sécurité pour tout le monde, une pièce au calme fait l’affaire, …

Les - : prévoir un moyen de paiement à distance; nécessite une bonne connexion internet et un son/vidéo de qualité; ne convient pas à toutes les disciplines; certains patients sont peu réceptifs au visio, certains logiciels de téléconsultation sont payants; ...

Lancer son activité : exercer en cabinet

Alors là, c’est le client qui vient à vous ! La recherche d’un lieu idéal peut prendre du temps, puisqu’il doit à la fois correspondre à vos contraintes personnelles (proximité avec votre domicile, loyer, …), mais également aux contraintes de vos clients (possibilité de stationnement ? Accessibilité ?). Dans l’optique d’organiser vos séances dans un lieu dédié différent de votre domicile, vous aurez le choix entre vous installer tout seul … ou à plusieurs !

Exercer en cabinet tout seul …

C’est lorsque vous décidez de louer un cabinet tout seul, un studio dans un immeuble par exemple, ou un bureau totalement indépendant des bureaux d’autres personnes. A ce moment là, c’est à vous et à vous seul de tout gérer : le ménage, la gestion administrative du lieu, les mesures de sécurité… La solitude lorsqu’on travaille tout seul peut vite se ressentir.

C’est généralement un lieu dont vous pouvez jouir n’importe quel jour de la semaine, ce qui vous laisse la possibilité d’aménager votre emploi du temps comme vous le souhaitez, et de le décorer selon vos envies.

Les + : totale liberté dans l’aménagement de son planning; décoration personnelle; choix de son local; ...

Les - : insécurité liée au fait d'être seul; frais de location élevés; solitude; gestion administrative du lieu; …

Ou exercer dans un cabinet multidisciplinaire !

Alors là finie la solitude ! Comme je le disais on peut vite se sentir seul(e) lorsqu’on commence son activité. Le fait d’avoir des collègues à qui parler le matin, poser des questions ou discuter le midi, cela peut clairement changer la donne 🙂 Par contre, qui dit collègue dit relations sociales … Selon sur qui on tombe, l’aventure peut aussi se transformer en cauchemar et la liberté tant convoitée peut s’envoler.

Travailler au sein d’un cabinet multidisciplinaire peut s’avérer très judicieux lorsqu’on débute, dans la mesure où on peut profiter de la visibilité d’un lieu déjà existant. Autre aspect non négligeable, les autres praticiens du cabinet peuvent orienter leurs clients vers vous lorsque les disciplines sont complémentaires. Cela permet également de mutualiser des ressources comme les frais de ménage, internet, …

Les + : mutualisation des ressources (salle d’attente, frais de ménage, …); ambiance entre collègues; sécurité de ne pas être seul; orientation des patients au sein du cabinet; …

Les - : moins de liberté dans son emploi du temps; contraintes à respecter si on partage sa salle; relations avec les autres; …

Lancer son activité : se rendre chez ses clients 

Autre possibilité d’exercice qui permet de se libérer des frais d’une location de cabinet, se déplacer jusqu’au domicile ou le lieu de travail des clients ! On a vu un peu plus haut qu’on pouvait accueillir ses clients chez soi ou faire du visio, l’inverse est également possible ! C’est le principe de “Si on ne peut pas venir vers moi … alors j’irai à eux !”

Se déplacer jusqu’au domicile de ses clients  …

Se déplacer jusqu’au domicile de ses clients, cela peut justement ouvrir la possibilité à des personnes qui ne peuvent se déplacer de bénéficier d’une consultation. 

Lorsque je faisais du domicile, j’apprenais un tas de choses sur mes patients rien qu’en jetant un oeil sur leur lieu de vie ! Cela peut être une mine d’informations précieuses selon nos disciplines, que de découvrir où et comment vivent nos clients. Néanmoins, le professionnel du bien-être peut moins bien contrôler les conditions d’accueil telles que le matériel mis à disposition, le bruit dans le domicile, le dérangement peut-être de la séance par un membre de la famille (cela pose aussi potentiellement le problème de la confidentialité des échanges), …

Les + : se rendre compte de l’environnement des clients (une mine d’infos !), pas de frais de location, organisation peut-être plus flexible de son emploi du temps, agréable de découvrir de nouveaux lieux, …

Les - : difficultés de stationnement, perte de temps en déplacement, conditions d’accueil non contrôlables par le thérapeute (bruit, dérangement, matériel…), ne convient pas à toutes les disciplines, insécurité, …

Ou se déplacer dans leur entreprise !

Dans ce cas de figure, il s’agit plutôt généralement de séances collectives, commanditées par l’employeur pour un petit groupe de salariés. Je parle d’entreprise, mais il peut s’agir d’associations, clubs sportifs, établissements scolaires, hôpitaux, …

Là encore le professionnel du bien-être va dépendre des conditions offertes par le commanditaire, mais sera généralement bien rémunéré ! Certains collègues ne font que ça, du collectif en entreprise, pour ne pas dépendre d’un lieu fixe et d’un loyer.

Les + : pas de frais de location, animer des séances en groupe, agréable de découvrir de nouveaux lieux car plus varié, …

Les - : transport du matériel; déplacements chronophages; clients plus ou moins volontaires; conditions d’accueil peu contrôlables par le thérapeute; le collectif ne convient pas à toutes les disciplines…

Mais alors, que choisir ?

D’abord les patients, ils en pensent quoi ? 

Cela dépend bien évidemment des individus ! D’après mon expérience, le retour que j’ai pu avoir de mes collègues ou mon propre vécu en tant que patiente, certains modes sont moins appréciés que d’autres.

Le visio par exemple, n’est pas encore bien rentré dans les mœurs. Beaucoup de clients préfèrent privilégier une séance en face en face. Mes patients m’ont souvent confié leurs a priori concernant ce format, lorsque j’évoquais cette possibilité. J’ai un public composé essentiellement de femmes enceintes du fait de mon ancien métier, alors l’incapacité de se déplacer c’est une situation courante ! Le plus souvent, mes patients testent le visio en étant un peu sur la réserve … puis me disent en fin de téléconsultation “finalement, c’est exactement comme en présentiel !”

Certains patients ont également besoin d’être dans un cadre neutre, j’entends par là être loin de leur domicile. Comment lâcher prise et se confier sur son quotidien, lorsque la personne est entourée par son environnement familier ? A l’inverse, trouver du temps pour se déplacer peut s’avérer un sacré challenge pour certains ! Pour cette catégorie de personnes là, le fait de bénéficier à leur domicile ou leur entreprise d’un moment pour prendre soin d’elle rend accessible un accompagnement qu’elle ne pouvait se permettre !

Il s’agit donc de cibler votre client idéal (nous reviendrons sur cette notion dans un prochain article), afin de connaître les spécificités de votre population cible et de vous y adapter !

Expérimenter pour se décider !

Pour ma part, j’ai testé différents modes d’exercice les premiers mois de mon activité de sophrologue. L’idée était de me faire une idée de ce qui pouvait me convenir. Je faisais déjà du domicile lorsque j’étais sage-femme libérale, et connaissais donc les contraintes liées au fait de se déplacer d’un endroit à l’autre. Je trouvais clairement que cela me prenait trop de temps et d’énergie. Je réserve désormais cette modalité aux patients qui ont du mal à se déplacer et qui n’aiment pas le visio.

Nous l’avons vu au cours des précédents paragraphes, chaque mode d’exercice à ses avantages et ses contraintes propres. Je pense qu’il est important d’expérimenter chaque mode d’exercice afin de vous faire votre propre idée puisque chacun est différent. Pour ne pas se fermer des portes, je pense qu’un peu de tout est idéal : avoir une solution pour exercer de chez soi si besoin (recevoir à son domicile ou en visio), prévoir un lieu un ou plusieurs jours dans la semaine en location pour accueillir les clients qui préfèrent un endroit neutre, prévoir dans sa semaine des jours où on se déplace au domicile ou en entreprise si cela colle à son activité …

Ce qui me convient, en tant que sophrologue, c’est de louer un cabinet multidisciplinaire et travailler en équipe. C’est bien là l’essentiel de mon activité (à plus de 90% peut-être !). Ensuite, selon les demandes, je me déplace au domicile de mes patientes enceintes, je fais du visio, du collectif en entreprise… La seule chose que je n’ai pas testé, c’est de recevoir mes patients chez moi, car la configuration de mon appartement ne le permet tout simplement pas.

-> N’hésitez pas à vous rapprocher de praticiens proches de votre discipline pour leur demander leur retour d’expérience ! D’ailleurs, les chambres syndicales des différentes professions du bien-être proposent souvent des études de marché sur différentes données transmises par leurs membres, comme le type d’exercice ! Cela peut vous donner une idée ! Enquête nationale sur l’installation des sophrologues.

Conclusion

Lorsque je me suis approchée de la fin de ma formation, j‘ai acheté ce livre de Véronica Brown : « Devenir sophrologue: Un métier pour moi ? Je choisis ma formation, m’installe et je le fais savoir. Je vis ma vie rêvée de sophrologues ». J’avais beaucoup apprécié ses conseils sur l’installation, cela m’avait aidé à y voir plus clair !

Et vous, qu’envisagez-vous comme mode d’exercice ?

J’espère que ce petit tour d’horizon vous aura plu et vous donnera des pistes de réflexion pour lancer votre activité. Quoi qu’il en soit, aucun mode d’exercice n’est définitif. A vous de tester pour trouver celle ou ceux qui correspondront le plus à votre discipline et à vos contraintes !

Au plaisir d’avoir votre retour sur la question ! Pour vous faire accompagner de manière personnalisée c’est par ici. A bientôt pour un nouvel article !

Camille Carrel

(pour découvrir un peu de mon parcours et de mon histoire d’auto-entrepreneuse, je vous invite à lire ma présentation !)

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